» Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille » disait Jacques Chirac. Cette parole de toutes les époques mais d’une grande modernité est actuellement méditée par François Fillon. Il y pense même le matin quand il se rase… et il y a vraiment de quoi avoir les boules !
Aujourd’hui, à l’heure où j’écris ce billet, avec « six boules» au compteur l’atmosphère devient tout simplement puante… Même si Pénélope, vu le montant de son salaire, ne souhaite pas se mettre à manier le balai et le chiffon à poussière, son François aurait quand même pu embaucher un technicien de surface, largement moins cher qu’une épouse-assistante parlementaire. Il lui aurait confié la mission de rechercher les boules puantes qui se reproduisent allègrement sous les tapis. On en sent une, et le lendemain c’est une autre qui vous pète à la figure. Il serait grand temps de déminer…
Lui, le gaulliste pur sucre, peut bien sûr se rassurer en méditant ce que disait son général en 1965 ; « Ceux qui les lancent finissent par sentir plus mauvais que ceux qui les reçoivent », ou bien encore ce qu’indiquait ce cher Edouard, gaulliste débouté par Chirac : « on ne fait pas une campagne avec des boules puantes ».
Mais enfin, tant qu’à chercher les coupables, si l’ancien premier ministre ne vivait pas dans un château loin de la basse cour, il saurait que le Canard ne peut être accusé de lancement des boules puantes, tout simplement parce que la merde de canard ne sent absolument pas l’œuf pourri, autrement dit l’H2S, autrement dit encore l’hydrogène sulfuré, qui entre dans la composition de la boule. Il saurait également que le canard ne pond que des œufs frais qu’il ne met jamais dans le même panier. Il ne risque donc ni de faire l’omelette ni de brouiller ses œufs.
De toute façon comme disait François Fillon lui-même lors du lancement de la première boule : « la justice est saisie et c’est très bien ». Tiens ! Tiens ! Lui n’avait pas osé dire qu’il avait confiance en la justice de son pays…
Mais lorsque la sixième lui pète au nez, le discours a change … On en revient alors à la théorie du complot. Et quel complot ! Rien de moins qu’un « coup d’état institutionnel ». Les mots sont importants, il est sans doute urgent de les mettre entre guillemets pour une simple mise en examen :
Qu’est-ce qu’un coup d’Etat ? C’est « la prise du pouvoir par une minorité dans un Etat, grâce à des moyens non constitutionnels. »
Que vient faire là l’adjectif institutionnel, on est généralement habitué à trouver militaire derrière coup d’Etat ? Institutionnel semble signifier que c’est l’institution qui a fomentée le coup d’Etat, et l’institution n’est autre que la République elle-même, la République avec la séparation des pouvoirs et la confiance en la justice de son pays ! Tiens ! tiens ! N’aurait-on soudainement plus confiance dans sa propre défense ?
Il reste que faire un coup d’Etat pour chasser du pouvoir quelqu’un qui n’y est pas encore arrivé est une chose ne peut que relever du complot !
Ah ! Si seulement il avait été possible de gaver le Canard !