Tous les articles par Éric Gautier

« Sans parole »…

Sur le marché de Lezay tout près de chez moi, il était coutume de dire : « La parole vaut l’homme ou l’homme vaut rien », c’était une des règles de vie du foirail. En Bourgogne, ne disait-on pas : « Parole de bourguignon vaut une obligation » ? Ces diverses sentences valaient bien sûr pour les affaires du commerce.

Peut-on  rapporter cette maxime aux affaires politiques, sans en faire une affaire d’état ? Si oui on peut constater aujourd’hui : « que la parole ne valant ni l’homme ni la femme, ceux-ci ne doivent pas valoir pas grand-chose, pour ne pas dire rien ? C’est en tout cas la preuve que « prendre la parole » n’a rien à voir avec « donner sa parole ».

A droite, un candidat « sans parole » ne peut donc plus parler… pas surprenant qu’il soit inaudible… qu’il se taise donc ! Il cherche  un porte-parole pour couvrir les concerts de casseroles et donner sa parole à sa place puisque lui-même n’en a plus… et s’il n’a plus de parole,  pour la prendre, il faut désormais qu’il la vole…  Mais attention donner c’est donner et reprendre c’est voler ! A force de voler, on se retrouve face au juge pour un simple examen… de conscience s’il en reste encore une…

Notez aussi qu’on peut prendre la parole pour dire qu’on la reprend, comme font certains des amis du candidat « sans parole », … reprendre sa parole  parce qu’on l’avait donnée ! Et pourquoi la reprend-on ? On la reprend parce que celui qui l’avait donnée n’a pas su la tenir, et donc, elle s’est envolée…
On la reprend mais bien vite, on va la redonner et comme on est dans les affaires, au passage on va renégocier quelques strapontins supplémentaires…

A l’extrême droite  on est déjà au-delà de la parole,  on est déjà dans le mensonge et on transforme la réalité à sa guise avec des mots appropriés. Des mots pour faire peur. Des mots bruns qui distillent la haine et la peste dans les esprits. Des mots que l’on renverse pour prétendre être ce que l’on n’est pas et des mots pour cacher ce que l’on est.

A gauche aussi, les « sans parole » quittent le navire, nombreux sont ceux qui n’ont plus de parole ! Le cynisme leur  tient lieu de politique, ils ont perdu leur Belle Alliance mais ils vont faire  perdre tous ceux qui l’ont gagnée, au mépris total de ceux qui ont cru dans leur parole au point de leur apporter leur voix..  Ils s’affichaient soutien, deviennent souteneur !  Qui racole qui ? Mais attention, une absence de parole en recherche de voix, n’est qu’une trahison que les mots encore une fois vont chercher à masquer. A n’en pas douter, ils vont aussi jouer sur la peur et l’intérêt supérieur du pays qu’ils confondent avec leur intérêt propre.

Les mots ne sont pas toujours faits pour les jeux et en tout cas ceux-là n’amusent guère. Ils ne sont pas toujours faits pour masquer la pensée comme disait Talleyrand, ils ne sont pas toujours faits pour justifier la trahison de la parole, car,  lorsque la  parole n’a plus aucune valeur, elle distille un soupçon permanent qui détruit la confiance, la confiance en la parole politique  sans laquelle la Démocratie et la République sont en danger.

Le Quaireux

Assassinat politique…

ll y a quelques semaines la campagne résonnait des mots de « lynchage médiatique » puis de «coup d’état institutionnel». L’escalade verbale continue,  c’est maintenant contre « le coup d’état des juges » que le candidat en appelle à la rue, et  parle « d’assassinat politique ». Cette  violence et cette outrance des mots sont signifiantes, elles  renvoient à une agressivité et une haine féroce, elles témoignent d’un attachement viscéral au pouvoir qui justifie a-priori toutes les dérives à venir.

Un assassinat est un meurtre prémédité. Comme il est impossible de tuer des idées, un « assassinat politique » est le meurtre d’un homme politique. Il arrive parfois que l’homme politique en question ait le temps de faire connaître ses dernières volontés…  soutenez moi dans un grand rassemblement ou dans une marche blanche implore le combattant à la balafre…

N’est-il pas pitoyable, qu’un candidat à la présidence de la République en soit arrivé à attaquer frontalement les institutions et les principes qu’il aurait la charge de défendre s’il était élu ?  Qu’il ose prétendre que le peuple est le seul juge qu’il reconnaisse et qu’il est donc au dessus des institutions de la République. N’est-ce pas précisément cela la définition du populisme ?  Dans notre République ce n’est pas la rue qui fait la loi mais le pouvoir législatif, c’est-à-dire les représentants élus par le peuple et la loi doit s’appliquer à tous, les humbles comme les puissants.

Pendant ce temps, on passe pratiquement sous silence la levée de l’immunité parlementaire de la candidate de la droite extrême qui ne se rend pas aux convocations du juge pour passer entre les gouttes et prétendre toujours laver plus blanc que blanc…

Mais cet épisode est aussi révélateur de la faillite des primaires. Ouvrir la désignation de son candidat à tous les citoyens qui le veulent est en apparence un plus pour la démocratie et le résultat donne une légitimité au candidat bien plus large qu’un vote de militants encartés, surtout lorsque ceux-ci ont fondu comme neige au soleil. Les primaires ont servi à choisir un candidat mais aussi une ligne politique, c’est pourquoi les concurrents doivent montrer leurs différences, voire leur opposition avant la primaire pour se réunir après celle-ci sous la bannière du vainqueur. Mais elles ont aussi servi à éliminer des candidats, ceux là même qui tenaient les rênes des grands partis politiques. Exit Sarko ! Exit Juppé ! Exit Valls ! Hollande lui-même était empêché !

Côté « Les républicains » le candidat, présumé innocent, roule avec un lot important de casseroles à ses basques. Il se pose en victime du système politico-judiciaire. Il attaque les juges, fustige les médias, distille le poison permanent du soupçon. Il se présente en résistant, en appelle à la « France Libre »… pauvre Général et pauvre armée de l’ombre. Il reste  et se veut candidat anti-système, reprenant les arguments  de l’extrême droite. Il joue la « Manif pour tous » contre une partie importante de sa propre famille… et contre la république…

Il n’y a pas de plan B, c’est lui ou le chaos. Chez « les républicains » nombreux pensent que c’est lui et le KO… alors ils se retirent en se prononçant contre l’acharnement thérapeutique, mais ils ont beaucoup de mal à le débrancher …

Si Juppé y allait, on dirait qu’il vaut mieux avoir été condamné que d’être convoqué pour une mise en examen. Si Juppé n’y allait pas, certains se mettraient en marche chez Macron et les autres s’engageraient dans la Marine.

Dans le cas de la « Belle Alliance » on peut penser que le seul vote des militants à jour de leurs cotisations, aurait sans doute été légitimiste. Quitte à sortir de l’Elysée par la petite porte,  la présidentielle perdue aurait permis à Valls de comprendre que c’est la politique qu’il a menée qui était globalement renvoyée dans les cordes et qu’il fallait impérativement réconcilier les gauches, qu’il clamait irréconciliables, pour espérer gagner.  Demain,  dans un renversement politicien, un échec de Hamon sera analysé comme le rejet de ses propositions, ce qui masquera habilement la responsabilité première de la politique mise en place lors du quinquennat…  Cela permettra  aux responsables socialistes d’éviter encore une fois d’analyser sérieusement les causes du rejet électoral, comme cela a été le cas après toutes les défaites de la mandature.

Lorsque la ligne du parti est déjugée par les sympathisants, la règle du jeu des primaires change, elle devient : « pile je gagne et face tu perds. » Et je m’en vais chez Macron. Je passe mon tour et je savonne la planche en pensant à 2022… Elle est vraiment belle « la Belle Alliance… »

Dans tous les cas, cette élection traduit l’inadaptation et l’essoufflement d’une constitution basée sur la bipolarisation politique pour prendre en compte les évolutions de la vie publique.

 

Des gamelles et des bidons…

Les bleus blancs  rouges caracolent, les  patriotes ont empoché la prime à Domrémy offerte par la Jeanne,  ils visent l’étape de Poitiers pour honorer Charles Martel et puis celle du Puy du fou pour un vicomte de leurs amis. Ils roulent dans une course propre, ils  ont viré les étrangers, les Anglais la faute au Brexit, les Allemands, les Belges, les Hollandais, les Italiens et surtout les Grecs et même les  Magrébins sont consignés à la frontière, la faute à l’Europe! Un tour  de France, en France rien que pour des Français au sang pur! Les autres abreuvent les sillons ! Non ce n’est pas un tour de France fictif comme disent les agents du complot, les journalistes pourris et les juges guère de moins. Et de toute façon  » en examen, à pied, à cheval ou en voiture j’y vais. Je s’rai en jaune à l’Elysée ».

Les Républicains roulent à l’eau pas claire, tous derrière, tous derrière et lui devant droit dans ses bottes. C’est, en tout cas, ce qu’ils voudraient bien qu’on dise, mais au bord de la route, on entend: « tous devant tous devant et lui derrière ». Il s’est choppé une fringale. Ne croyez pas qu’il se paye de paroles,  ça ne lui suffit pas ! Il a beau avoir gagné une prime en passant dans la Sarthe, son poids en rillettes, c’est insuffisant pour nourrir sa famille. L’équipe a un porte-parole, sans doute parce que la parole est trop lourde à porter quand on a annoncé une attaque dans le col de la République et qu’un salaud de juge vous pique le bidon pour le porter à l’analyse. Le Tourmalet s’ra tourmenté si on ne peut plus bidonner… Des gamelles et des bidons, mais surtout des gamelles …des gamelles pour aller à la soupe entend on dans le peloton… Mais « de toute façon, c’est pas pour un bidon fictif que l’on va me mettre en examen. La mise en examen de mon bidon, c’est bidon par définition! Alors j’irai au bout »

Hamon a une équipe maigrichonne, certains n’ont pu monter les cols. Ils roulent dans le gruppetto en facteur, les mains aux cocotes, les poignets en haut du guidon. Courageux mais pas téméraires,  ils vont poser un pied à terre. Ils avaient donné leur parole,  ils la reprennent désormais, leur dérailleur a déraillé…
Et puis c’est évident : le jaune va très mal à Hamon, le rose c’est le tour d’Italie…
Et puis… c’est bientôt mercato… faudra bien  trouver un maillot… se reclasser dans une équipe… il vaut mieux rouler pour Macron. Et ils remontent le peloton pour lui offrir des bidons, mais attention : des bidons sans gamelle, surtout pas des gamelles et des bidons…

Jadot, le nouveau maillot vert, a évité la crevaison, il roulait en chasse patate mais il vient juste de rentrer.

Juste au beau milieu du peloton, pile au centre de la chaussée : on peut reconnaître Bayrou. Il n’a que quelques équipiers qui ne peuvent le protéger, heureusement les oreillettes  permettent un peu de discuter. « Ca roule un peu trop vite ! Faudrait peut-être se calmer. Mais t’inquiètes Manu, de Rugy  me remonte en tête. De toute façon je suis à fond derrière toi…je ne peux donc pas être devant ! »

Mélenchon, quant à lui,  voudrait bien réussir à sortir du paquet. Pour son dernier Tour et l’arrivée à l’Elysée, il veut porter le dossard rouge du leader le plus combatif… mais à rouler perso et à rêver de même, il risque d’être éliminé avant la ligne d’arrivée…

Après le Tour, les critériums, en prime pour les équipiers quelques contrats à l’Assemblée. Allez ! Allez ! Baisse la tête, t’auras l’air d’un coureur ! Roule et tais-toi !

le Quaireux le 27 février 2017

 Retrouver « l’humeur du lundi » sur mon site : ericgautier.org

Front républicain

L’évolution politique du pays a fait éclater le bipartisme dominant des partis de pouvoir  sur lequel était basé le fonctionnement de nos institutions politiques.  Sous la Vème république, la gauche avait attendu vingt trois ans pour goûter le pouvoir et d’alternance en alternance, un coup à droite, un coup à gauche les extrêmes étaient renvoyés sur les bancs de l’opposition… Cela permettait à la droite de s’étendre jusqu’aux franges de son extrême et à la gauche au pouvoir de s’affirmer gestionnaire d’un système qu’elle ne remettait plus en cause que par le bout de sa lunette. Elle s’était affirmée sociale démocrate, avait même décollé au Bourget pour lutter contre la finance mondiale et s’était scratchée  en tentant un atterrissage désespéré sur les rives   du social- libéralisme, ouvrant ainsi grandes les portes du hangar au décollage du libéralisme social….

La réduction du mandat à cinq ans, l’inversion du calendrier et plus récemment l’apparition des primaires dans le paysage, mais aussi l’incapacité à mettre en œuvre la politique pour laquelle on avait été élus, tout cela a profondément transformé notre paysage politique.
Le mandat présidentiel de cinq ans ramène le Président de la République à un rôle de premier ministre alors que sa mission  devrait être de donner  des perspectives qui prennent en compte les nombreuses mutations dans lesquelles nous sommes engagés. Cela produit, comme nous l’avons vu, une concurrence directe entre le Président et  le premier Ministre, le temps politique des deux fonctions étant strictement le même.

L’inversion du calendrier  lie désormais l’élection législative  et l’élection présidentielle. Elle avait pour but d’assurer une majorité et donc une stabilité à l’action politique. En fait elle place d’Assemblée nationale  et son pouvoir législatif au second plan,  transformant les députés de la majorité en godillots inconditionnels du gouvernement ou en «  frondeurs » sans réelle possibilité d’expression.  Il est vrai que l’utilisation passée du 49-3  et l’annonce par la droite d’un gouvernement par ordonnance  interroge sur la place laissée à l’Assemblée.

Quant aux primaires, elles ne sont que le « canada dry » de la démocratie. Elles prennent la place d’un congrès pour mesurer les rapports de force internes aux familles politiques et sont un excellent tremplin dans la lutte des places. N’ a-t-on pas vu Valls avec ses 5,6% de voix devenir premier Ministre et appliquer « sa » politique ?…  Elles peuvent aussi, fournir à bon marché, une pseudo légitimité et devenir un argument paravent contre la justice. Ne voit-on pas Fillon, plombé jusqu’à la moelle,  user de la primaire pour se maintenir contre vent et marée ?

Alors, à l’approche des futures élections, convenez qu’il faut plaindre les députés sortants qui se retrouvent face à une question terriblement angoissante : comment choisir sa future écurie ?
Pour la droite, faut-il soutenir Fillon largement avancé dans la décrépitude ? Faut-il  défendre un plan B ou un plan B bis en envoyant les apôtres prêcher la croisade ? Faut-il  imaginer un plan B ter en annonçant un binôme, destiné à  masquer la   compromission du candidat Président  par l’ intégrité supposée du futur premier ministre? Faut-il faire risette à Macron ? Faut-il se laisser tenter par un engagement dans la Marine ?  Ou bien faut-il passer son tour en attendant des jours meilleurs pour les prochaines en 2022 et en espérant que son « propre » candidat pourra enfin s’afficher comme un candidat propre ?

Et pour la gauche ? Faut-il soutenir Hamon, vainqueur de la primaire ou faire semblant ? Le soutenir comme la corde soutient le pendu, en espérant sa défaite pour prendre les vestiges et les rênes de la rue Solférino ? Ou bien faut-il aussi faire risette à Macron, en le disant ou sans le dire pour garder plusieurs fers au feu… et s’afficher seulement dans la dernière ligne droite, si dernière ligne droite il y a ?
J’aurai plutôt envie de proposer, pour que mon humeur du lundi soit joyeuse, que l’on décrète « le front républicain » dès le premier tour. Cela aurait l’énorme avantage de nous permettre de ne pas voter pour le moins pire, pour la droite la moins à droite, comme nous en avions pris l’habitude aux derniers scrutins. Mais de voter simplement pour la gauche !
Oui c’est au premier tour qu’il faut faire barrage à la droite et pour cela avancer vers une  candidature unique de la gauche. De Mélenchon à Hamon en passant par Jadot. Voilà le véritable front républicain. Il aurait l’énorme avantage de permettre de faire le ménage dans les positionnements opportunistes, qui n’ont en fait d’autre motivation que de garder son pré carré et l’herbe fraîche qui y pousse.

Il devient urgent de laisser la Vème république à ses dérives pour ouvrir la page de la VIème, au risque de laisser la république se détruire elle-même.

                                                                                   Le Quaireux le 20 février 2017

Le retour du jésuite

Prendre la télé pour un confessionnal, voilà encore une erreur des spécialistes en communication politique. La confession cathodique n’a en effet rien à voir avec la confession catholique. Il arrive cependant que le retour du jésuite soit parfois un point commun entre les deux. « L’intention vaut l’action », si donc je n’ai pas eu l’intention de nuire, je ne peux être coupable… Merci Ignace ! L’action  est devenue secondaire du moment que j’ai avoué, je suis peut être responsable mais pas coupable. Salut Loyola !

Autrement dit, Fillon a peut être commis une erreur, il n’est pas un saint mais un pêcheur ordinaire, c’est lui qui nous le dit. Il n’a du reste pas encore été canonisé, mais cela ne saurait tarder car il n’a jamais eu d’intention mauvaise. Moralité : il  lui suffit d’avouer sa faute et il sera pardonné…
Dommage que l’on ait, encore une fois, oublié la séparation des églises et de l’Etat en confondant cathodique et catholique !

La confession catholique  est éminemment confortable. D’abord parce qu’il n’y a que les deux oreilles du confesseur  qui vous écoutent et comme on est sous le régime du secret, il peut toujours y avoir des arrangements, quelques « pater », quelques « noster », deux ou trois «  je vous salue Marie », une petite pièce et l’affaire est faite ! Le pêcheur ressort plus blanc que blanc, et pas un électeur n’est au courant…

La confession cathodique est une tout autre chose, il y a des milliers d’yeux qui vous regardent, des milliers d’oreilles qui vous écoutent. Pas de secret derrière la caméra. Il faut d’abord être un excellent comédien car seule la persuasion compte. Et comme le comédien joue un rôle en se glissant dans un personnage, le spectateur ne peut que s’interroger sur le rôle qui est joué et non sur la personne du comédien qui le joue. Il joue la sincérité, il joue la colère, il joue l’indignation, mais il ne fait que jouer… c’est le revers de la politique spectacle…

Et, comme nous vivons l’ère du soupçon, on ne peut persuader que ceux qui le veulent bien….  Il y a peu de chance de gagner la partie si on a perdu auparavant la considération de l’opinion.

En désespoir de cause, après avoir crié au complot et à l’acharnement médiatique sans succès, on fait donner l’avocat de service pour taper sur les juges, le Parquet financier ne serait pas compétent… Il s’agit uniquement là d’une opération de déminage pour préparer l’opinion à un nouveau revirement dans la stratégie de défense.

 Rappelez-vous les déclarations de Fillon : premier temps contre Sarko, on est dans la phase primaire : « Imaginez-vous le Général de Gaulle mis en examen ?» Puis quelques semaines plus tard dans le plus pur style gaulliste : « Si je suis mis en examen, je ne me présenterai pas ». Et  dans quelques semaines on aura droit à : « J’ai été mis en examen ou renvoyé devant un juge d’instruction par une juridiction incompétente et des juges partisans. Je n’en ai cure ! Je me présente aux suffrages des français, puisqu’ils sont les seuls juges que je reconnaisse ! »
Bien sûr, on peut toujours crier au coup d’Etat institutionnel, la paranoïa côtoie souvent le pouvoir. On peut se présenter comme un anti système. Mais attention, d’un anti système à un nanti système, il n’y a qu’une liaison dangereuse qui nous fait glisser vers un système de nantis, avec l’obligation de crier encore à la trahison !

 Il reste quand même, qu’à après avoir dénigré la presse, Fillon invite malgré tout la soi-disant meute journalistique pour hurler contre les juges.  Dans ces conditions, il va devenir difficile de briguer les fonctions de celui qui doit être le garant de la justice et de la liberté d’expression, simple question de crédibilité.