Le monarque pourra toujours remercier, le tandem Jospin-Chirac d’avoir inversé le calendrier électoral en plaçant les législatives juste après les présidentielles. La peur de la cohabitation disait-on à l’époque… Cette inversion du calendrier va permettre au président de régner en monarque, avec une chambre que l’on ne va pas tarder à qualifier d’ «introuvable »… en souvenir de Louis XVIII et de la Restauration… C’est en tout cas ce que prédisent les sondages… Désormais le Monarque n’a plus peur de la cohabitation. Et du reste, avec qui pourrait-il cohabiter puisque les oppositions sont laminées. Elles sont laminées depuis qu’il leur a ouvert la porte de son gouvernement… et on ne résiste pas à une porte qui s’ouvre… l’ouverture crée un appel d’air qui balaye d’un coup toutes les velléités de résistance…
Le problème est réglé : la droite de la gauche, la gauche de la droite et le centre du centre siègent désormais à la droite du monarque pour certains, à sa gauche pour d’autres, sur un strapontin pour quelques uns, les plus culottés cherchent encore le centre pour garder leur équilibre… Il ne faut surtout pas chercher de significations politiques à la position des uns et des autres autour de la table, l’essentiel étant qu’elle tourne…
Etre en marche en restant immobile, comme un adjudant devant son drapeau, se dit poireauter, Poireauter, c’est attendre, attendre l’ordre, l’ordre non pas de se mettre en marche, mais de lever le bras pour voter ou à la rigueur d’appuyer, sans se tromper, sur le bouton pour un vote électronique.
Voilà le sort promis aux futurs députés du monarque…Ils s’y sont du reste engagés. Et je trouve ça tout à fait cohérent et logique. Comment pourrait-il en être autrement quand on confond présidentielles et législatives au point de distribuer des papiers qui ne mentionnent que le nom et la photo du monarque en ignorant totalement le nom et la photo du candidat député ?
Ainsi les mordus de la macronie pourront voter quatre fois pour leur icône… quel bonheur ! C’est quand même beaucoup plus simple quand tous les députés s’appellent Macron, naturellement monsieur ou madame pour respecter la parité ! C’est plus simple et ce sera aussi efficace que s’ils s’appelaient Dupont, Durand, ou de Nemours. Puisqu’ils vont voter comme un seul homme, autant qu’ils s’appellent tous Macron.
Et pendant c’temps là…
Le Grand Moralisateur du gouvernement, appelle un directeur de Radio France pour se plaindre d’une émission, sur les emplois fictifs d’assistants parlementaires au sein de son parti… Ca ne peut pas tomber mieux ! Puisque c’est le Grand Moralisateur qui commande à la justice, pourquoi ne pourrait-il pas commander aussi à la presse et menacer d’engager des poursuites contre les journalistes? Heureusement que le Grand Moralisateur nous précise : «Ce n’est pas le Ministre de la Justice ni le Président du MoDem qui a appelé, c’est le citoyen… ». C’est ça le cumul des fonctions, une première marche vers la schizophrénie…
Et pendant c’temps là…
On prépare la fin de l’état d’urgence ! Bein mon Colon ! Si on faisait passer toutes les mesures de l’état d’urgence dans l’état ordinaire de la loi ? Ce serait quand même plus facile de le supprimer pour faire croire qu’on a jugulé le terrorisme. Il suffirait alors d’appliquer la loi ! Affirmatif mon Collomb ! Vas-y Gégé !
Et pendant c’temps là…
On se prépare à ordonner ! Le Grand Ordonnateur prendra les ordonnances et pour cela fera voter les députés tout fraîchement élus, pour dire qu’ils ne vont plus voter … Ils vont se dessaisir … Ils vont se faire harakiri ! Mais s’il trouve les députés trop cons pour voter la loi… il va multiplier les emplois fictifs…
Et pendant c’temps là…
Dans les conseils de classe de fin d’année une seule question est posée par le professeur principal : qui va porter le bonnet d’âne ? Et qui donc va redoubler ? Par contre, croyez- moi, il ne faut surtout pas faire redoubler un ministre en exercice, même si son exercice est faux… Il est tellement sûr d’avoir raison contre vents et marées qu’il vaut mieux le laisser passer sans examen de passage pour qu’il ne fasse que passer !
Et pendant c’temps là
Sans rien dire, on s’apprête à changer de monde en remplaçant les cotisations sociales payées sur les salaires (cotisation chômage et cotisations santé) par une hausse de la CSG. Finie la gestion paritaire… l’Etat reprend la main… et décide tout seul de la hausse de la CSG…
Et pendant c’temps là…
Les conservateurs prennent la pile sur l’autre bord du Channel, il y a vraiment des jours où on se mettrait à adorer follement le gigot à la menthe…
Le Quaireux le 12 juin 2017