Sommes- nous entrés dans l’ère de la post-vérité, qui veut que les fausses nouvelles, les fake news et les mensonges aient autant de valeur que la vérité ?
Passe encore pour le concert de gamelles, pour le prix des costumes et les détournements nombreux… mais que ce concert assourdissant débouche de cabinet noir en déclarations brunes sur le soupçon permanent pour dénier tout crédit à l’exercice des fonctions régaliennes d’un état que l’on aspire à diriger… voilà qui interroge.
Quand l’adversaire est devenu un ennemi, que tous les moyens sont bons pour le mettre à genoux, quand l’insinuation et le mensonge président au discours, quand l’image prend la place du réel, quand l’illusion devient l’instrument de la prise de pouvoir, quand la démagogie tient lieu de logiciel, à quoi cela sert-il de débattre ?
A presque rien, si ce n’est à montrer que les mots et la pensée qu’ils portent sont toujours avilis par l’haleine fétide et la respiration fielleuse.
Comment est- il possible que le verbe nationaliste reprenne le haut du pavé et que la patrie redevienne un étendard identitaire ? Quand comprendrons-nous enfin que notre patrie c’est le monde aujourd’hui encore plus qu’hier?
La frontière n’est-elle pas totalement incapable d’arrêter les nuages, même ceux de Tchernobyl, la frontière n’est-elle pas totalement incapable d’arrêter les tempêtes et les vents ensablés du réchauffement climatique, la frontière n’est-elle pas totalement incapable d’arrêter les idées même quand elle s’érige en mur étanche et grillagé ? Celui-ci n’arrêtera que les femmes et les hommes qui cherchent un refuge de paix dans un autre coin du monde.
Comment est-il possible que le verbe identitaire réapparaisse dans les diatribes électorales ? Quand comprendrons-nous que la culture est une hybridation ouverte sur les autres cultures et non le fruit d’un enfermement sur soi ? Quand comprendrons- nous que l’emprunt enrichit parce qu’il est dialogue ?
C’est entendu, cette fois encore, dans ce vide d’espoir, j’aurai le goût amer d’avoir voté pour le moins pire. Contre la haine pour parler de Fraternité, contre l’obscurantisme pour parler de Liberté. J’aurais aussi aimé parler d’Egalité, les trois mots de notre devise sont totalement inséparables.
Qu’est-ce qu’un monde de Liberté qui s’assied sur l’Egalité ? Un monde libéral où règne le plus fort. Qu’est-ce qu’un monde d’Egalité qui maltraite la Liberté ? Un monde qui muselle les mots et la pensée. Qu’est-ce qu’un monde qui s’appuierait sur la seule Fraternité en passant à la trappe la Liberté et l’Egalité ? Le monde d’ une secte qui ne fait qu’asservir ses membres.
L’espoir ou l’utopie pour construire la République exigent de conjuguer la Liberté avec l’Egalité alors, et seulement alors, la Fraternité pourra côtoyer la Solidarité.
La tâche n’est pas achevée… c’est le moins que l’on puisse dire !
Le Quaireux le 7 mai 2017
Avant on laissait un an, 6 mois, 100 jours de répit au nouveau Président, c’était l’état de grâce, aujourd’hui, avant même qu’il entre en fonction, vous le traitez le « moins pire » d’autres organisent des manifs contre sa politique supposée, les mêmes qui ont échoué depuis 39 ans à réduire la fracture sociale, le chômage, les violences urbaine mais qui se gavent des plaisirs offert par le pouvoir et les institutions, qui ne connaisse pas le prix d’un ticket de métro, qui font monter la mayonnaise pour ne pas perdre les privilèges sur lesquels ils sont assis depuis des décennies.
Il y a également un autre mot important dans notre république, c’est DEMOCRATIE.
Même si Emanuel Macron n’est pas le premier choix d’une majorité de citoyens, par pitié, laissez-lui quelques instants messieurs les bourreaux.