Indiscutablement, Albion porte bien son nom de perfide. Rendez-vous compte, il aura fallu attendre 585 ans pour que sa Majesté Elisabeth II accepte de sortir des joyaux de sa couronne l’anneau de la Jeanne. Faut-il voir dans ce geste symbolique un ultime cadeau avant le Brexit ? Faut-il y voir plutôt un sens aigu du business ?
La bagouse, dérobée, à la Jeanne, par l’évêque Cauchon juste avant de craquer l’allumette, puis revendue à un cardinal anglais, vient en effet d’être mise à prix aux enchères par la Maison Timeline Auctions de Londres pour la modique somme de
19 051 euros et attribuée pour 376 333 euros par le commissaire priseur de service. Je vous laisse calculer le prix en livres !
Et l’acheteur me direz-vous? Sachez, mes chers amis, qu’il est français. Français de France !
Poussé par votre curiosité légitime, je suis certain que vous allez encore m’interroger sur l’identité de ce bon français, car, après la récupération de la « bague à la Jeanne », il mériterait assurément l’attribution d’une médaille nationale !
Il serait assurément bien trop facile de voir dans cet achat, un placement juteux du micro parti que l’on a prénommé Jeanne. On ne saurait confondre une « chevalière sans peur et sans reproche » avec une bague, même d’un prix certain !
Puisque vous insistez pour connaître ce bienfaiteur de la patrie, sachez, qu’il s’agit du descendant direct du vicomte Philippe le Joli de Villiers de Saintignon. Chapeau bas ! Même vicomte, c’est peut-être un sang bleu !
Mais quand même, que diable vient-elle faire en Vendée, la Jeanne ?
D’accord elle a voulu sauver la France, mais la France n’est-elle pas la fille ainée de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine ? Comment cette église là a-t-elle pu porter sur le bûcher la petite bergère de Domrémy en la faisant passer pour une sorcière ?
C’était une erreur sans aucun doute, une erreur réparée par la béatification de1909, la canonisation de 1920 et le titre suprême de patronne de France en 1922…
Adorer ce que l’on a brûlé… demande bien sûr quelques contritions…
Bref, la seule question qui vaille maintenant est de savoir si le vicomte fera baiser l’anneau lors des soirées antirépublicaines de son domaine du Puy du fou.
Il le fera c’est certain ! Contre quelques louis sonnant et trébuchant qu’il baptisera indulgences…
Va pour la bague en laiton, quant au reste… L’histoire ne dira jamais si la Jeanne l’aurait offert au vicomte Philippe le Joli de Villiers de Saintignon alias Philippe de Villiers. Le garder encore à son âge, c’est bien qu’elle y tenait un peu… Si Paris vaut bien une messe, la France vaut bien un pucellage… Et pour la France, que ne ferait-on pas !
Cauchon qui s’en dédie !
le Quaireux le 4 avril 2016
Bravo..c’est de…lard