Les premières informations de ce mercredi 9 novembre avaient des allures de bulletin météo : ouragan, tremblement de terre, séisme politique, tornade républicaine, tsunami, tels étaient les mots employés par les commentateurs politiques, ceux là même qui s’étaient apprêtés à couvrir l’événement de l’accession de la première femme à la présidence des Etats Unis d’Amérique. Obama avait été le premier président noir et Hillary serait la première femme présidente… c’était écrit.
Comment avait-il été possible de se tromper de la sorte ?
Les analystes avançaient leurs premières analyses, savantes marches arrières pour ceux qui n’avaient absolument rien vu venir, murés dans leurs certitudes sur l’avenir de ce grand pays.
Pour comprendre, il fallait sans doute briser cet énorme prisme qui masquait la réalité, et qui n’avait pas permis de prendre en compte le rejet d’Hilary Clinton symbole des noces de la sociale démocratie et de la finance de Wall Street. On avait oublié que de nombreux américains avaient été ruinés par la crise des subprimes et l’éclatement de la bulle financière…
On avait éliminé Sanders des primaires parce qu’il portait des voies nouvelles, et l’on découvrait chiffres à l’appui qu’il aurait sans doute battu Trump !
La question se posait alors de savoir pourquoi on assistait à l’effondrement de la sociale démocratie alors que le chômage était de 4,5% et la croissance trois fois plus élevée qu’en France ?
On avait sans doute oublié de regarder du côté des travailleurs pauvres et de la précarité, on avait oublié de jeter un œil du côté de la répartition des richesses et d’apprécier à sa juste valeur le sentiment de déclassement ambiant, tout ce que la sociale démocratie n’avait pas su modifier…
On avait espéré sur les voix des femmes en réaction à la misogynie de Trump, espéré aussi les voix des latinos en réaction aux propos racistes et insultants du milliardaire… Erreur, les femmes avaient moins voté pour Hillary que pour Barack… et les latinos ne s’étaient pas retrouvés dans le discours d’Hillary…
On s’apercevait soudain que les démocrates n’avaient pas été en mesure de parler à leur base électorale traditionnelle, que leur langage ne passait plus, tout simplement parce que la politique économique qu’ils avaient mise en œuvre était trop peu différente de celle des républicains…
Pour relativiser, on se disait qu’au pays de l’oncle Sam, il y avait de nombreux contre-pouvoirs et que le président avait moins de pouvoirs que chez nous. On voulait oublier qu’il disposait du Sénat et de la Chambre des Représentants…
Alors en désespoir de cause, pour se rassurer, on mettait un nez rouge sur le portrait de Trump, et pour se faire peur on marquait ses affiches de petites moustaches hitlériennes… Trois jours plus tard, les médias et les politiques emboîtaient le pas des « munichois » : « il est élu, donc légitime, nous lui souhaitons pleine réussite… » entendait-on sur les ondes France Culture !
Se posait alors la question des répliques. Y aurait-il des répliques à ce séisme politique ? Pour l’Europe et en particulier au mois de mai prochain pour la France ?
L’extrême droite française et la droite des républicains postaient leurs félicitations chaleureuses au désormais président…
Le premier secrétaire du parti socialiste, toujours aveugle, saisissait sa canne blanche et préparait son discours pour en appeler encore une fois au front républicain, espérant que le « plafond de verre » allait résister à la tornade… mais oubliant que la gauche devait rester la gauche pour être en mesure de se rassembler.
Il n’allait pas tarder à argumenter qu’aux Etats Unis, les éléphants avaient gagné ! Puisque l’éléphant est la mascotte du parti républicain… par analogie animale, il conclurait que les éléphants du PS étaient sur la bonne voie…
C’était oublier que l’âne était la mascotte des démocrates… Il serait grand temps d’arrêter de braire en misant sur les éléphants, parce que de toute façon ce qu’il faut savoir et méditer c’est qu’un éléphant, quel qu’il soit, d’où qu’il soit, ça « trumpe » énormément.
Le Quaireux le 13 novembre 2016
Ainsi donc , pour 2017 serions inspirés de préparer un cimetière pour nos éléphants inaudibles du PS dont les ondes des barissements n’arrivent même plus à franchir les portes de Solférino ( c’est rosse !) et troubler le vol des colibris qui montrent d’autres voies aux yeux clos de ces pachydermes devenus également aveugles…
Bonjour,
Je n ‘arrive pas à m abonner sur votre site,et pourtant tout y est si juste!!
bonjour,
je viens de vérifier sur ma base de données des abonnés, vous y figurez bien à partir du 4 novembre. Cependant vous ne semblez pas avoir reçu les billets depuis cette date. Je vais vous les adresser directement
Très cordialement
Eric Gautier