Aujourd’hui la xénophobie du Front National est entrée dans le paysage de la respectabilité politique. En 2002 nous étions dans la rue, contre le père, aujourd’hui personne ne bouge ou presque… On s’habitue…
Les partis politiques digèrent difficilement le premier tour… et qui plus est le Président encore en exercice invite la candidate de la droite extrême pour trôner à ses côtés dans une commémoration officielle ! Il lui confère ainsi une reconnaissance républicaine alors même que ses discours fielleux plein de haine sont aux antipodes du respect dû à la République. Mais qu’avait-il donc besoin d’inviter les candidats à sa succession ? Plus qu’une erreur c’est une faute!
Les chaines d’information ont-elles aussi commencé leur rapide mutation et leur chasse aux sorcières, en suspendant une journaliste pour avoir manqué à son « devoir de réserve et de neutralité » en signant une pétition anti Marine Le Pen. Que signifie cette affirmation d’un devoir de réserve et l’exigence d’une neutralité pour un journaliste sinon une abjecte compromission avec les partisans du racisme et de la haine ?
Ne nous y trompons pas, la République ne peut pactiser avec ceux qui cherchent concrètement à détruire ses principes. L’Histoire a montré ce qu’avait été la République de Weimar, puis la collaboration de l’Etat français, elle a montré comment les renoncements successifs ont peu à peu fait glisser l’opinion vers l’acceptation de l’inacceptable. Nous dérivons aujourd’hui sur cette pente mortifère.
Je suis désolé, toutes les opinions ne se valent pas, toutes les opinions n’ont pas à recevoir un traitement égal au nom des principes de la démocratie. Tout le monde s’accorde à dire cela quand on évoque les terroristes, mais il n’y a pas que les terroristes qui menacent aujourd’hui la République. La grande faiblesse de la démocratie, qui est parfois son honneur, est qu’elle traite l’expression de ses ennemis au même niveau d’égalité que celle de ses défenseurs. Ce qui signifie en clair qu’elle leur laisse la possibilité d’arriver au pouvoir par l’entremise d’une élection.
Voilà la situation face à laquelle nous sommes aujourd’hui.
Il n’y a donc pas à hésiter, le choix est clair, le vote contre la candidate du Front National s’impose à tous ceux qui se battent pour les principes de la République.
Mais attention ne mélangeons pas les choses.
Aujourd’hui le vote Macron est un vote de refus, au deuxième tour, on élimine… Il ne saurait être interprété comme une adhésion à son programme, mais simplement comme la volonté de s’opposer à la retour d’une France pétainiste, démagogue, xénophobe et raciste.
C’est pourquoi les élections législatives vont revêtir une importance considérable, Il sera alors le moment de choisir les députés pour faire échec à la politique de Macron, dont l’application ne ferait que creuser les inégalités sociales.
Ne nous y trompons pas, si Macron applique demain sa politique, il sera la dernière station libérale avant le grand boulevard qui ouvrira, toutes grandes, les portes de l’Elysée à Madame le Pen… dans cinq ans ! au plus tard !
Le Quaireux le 30 avril 2017