La rentrée, c’est toujours un peu triste, la rupture vacancière fait place à la routine, le jour prend peu à peu ses habits d’hiver, discrètement l’obscurité gagne son combat sur la lumière, le soleil s’intéresse de plus en plus à d’autres horizons, la morosité, la mélancolie, le spleen, le blues élisent alors domicile du côté de l’automne…
C’est le moment précis où Jupiter lui-même quitte son Olympe pour redescendre parmi nous … en demandant à tous les propriétaires bailleurs de baisser leurs loyers mensuels de cinq euros, histoire de compenser la baisse des Allocations Personnalisées pour le Logement décidée par Jupiter soi-même.
Heureusement ce n’est pas seulement la rentrée politique, c’est aussi la rentrée scolaire et le tout premier exercice de mathématiques destiné à l’évaluation du niveau des élèves :
« Si je paie cinq euros de moins par mois sur mon loyer, combien de mois seront nécessaires pour payer ma consommation de poudre de perlimpinpin et autres adjuvants cosmétologiques sachant que la facture s’élève 26 000€ pour trois mois ? »
J’ai discrètement récupéré le corrigé :
La dépense mensuelle en produit de cosmétologie est de : 26 000€ divisé par trois soit : 8666€ par mois.
Le nombre de mois nécessaires pour payer la poudre de perlimpinpin présidentielle est donc de : 1733 mois soit 144,4 années.
144,4 années, voilà qui laisse le temps de vieillir et justifie totalement l’usage important des anti -rides de toutes sortes…
Bien sûr, l’élève le plus brillant de la classe, futur énarque, aurait ajouté sans qu’on le lui demande : « Mais comme pendant ces 144,4 années je devrais compenser une baisse de 5 euros sur mon Allocation Personnalisée pour le Logement, je ne vois pas comment il me sera possible de régler la facture de cosmétiques. »
J’ignore quelles seront les annotations du professeur des écoles concernant ce commentaire complémentaire que l’on ne demandait pas…
Suivra alors la situation d’évaluation sur la maîtrise de la langue, autrement dit le niveau de français :
« En consultant le dictionnaire, donner la définition du verbe maquiller, et indiquez quelques mots de la même famille. Vous indiquerez également quelques synonymes. »
Je vois d’ici les soi-disant « têtes blondes » foncer en direction du Larousse ou du Robert, alors même que le « décrocheur » du dernier rang prendra son temps en se demandant si Robert n’était pas en fait le vrai prénom de Larousse…
« Maquiller : altérer, modifier l’apparence en vue de tromper, exemple le maquillage d’une vieille voiture. On dit aussi dénaturer, fausser, déguiser. On maquille la vérité, les chiffres, un accident… » Maquiller, peut être aussi synonyme de « jeter de la poudre aux yeux », en langage familier maquiller se dit : «ravaler la façade », au théâtre on parlera de « grimer » ou bien encore de « farder ».
« Robert » Larousse nous précise aussi que le maquilleur n’est pas du tout celui qui peint le visage, mais un bateau conçu spécialement pour la pêche au maquereau… et c’est pourquoi dans son ouvrage, le maquilleur côtoie la maquerelle et le maquerellage… et n’est pas très éloigné de Macron…
Bref, si vous avez mené ces exercices jusqu’au bout, vous avez sans aucun doute compris combien le maquillage des politiques jupitériennes justifiait à lui seul la note élevée de produits cosmétiques… Le seul problème c’est que le fard, même déversé en grande quantité, ne tient qu’un temps. Quand il commence à sécher, il s’écaille, se fissure et laisse percer une réalité devenue impossible à cacher.
Le Quaireux le 11 septembre