« Sans parole »…

Sur le marché de Lezay tout près de chez moi, il était coutume de dire : « La parole vaut l’homme ou l’homme vaut rien », c’était une des règles de vie du foirail. En Bourgogne, ne disait-on pas : « Parole de bourguignon vaut une obligation » ? Ces diverses sentences valaient bien sûr pour les affaires du commerce.

Peut-on  rapporter cette maxime aux affaires politiques, sans en faire une affaire d’état ? Si oui on peut constater aujourd’hui : « que la parole ne valant ni l’homme ni la femme, ceux-ci ne doivent pas valoir pas grand-chose, pour ne pas dire rien ? C’est en tout cas la preuve que « prendre la parole » n’a rien à voir avec « donner sa parole ».

A droite, un candidat « sans parole » ne peut donc plus parler… pas surprenant qu’il soit inaudible… qu’il se taise donc ! Il cherche  un porte-parole pour couvrir les concerts de casseroles et donner sa parole à sa place puisque lui-même n’en a plus… et s’il n’a plus de parole,  pour la prendre, il faut désormais qu’il la vole…  Mais attention donner c’est donner et reprendre c’est voler ! A force de voler, on se retrouve face au juge pour un simple examen… de conscience s’il en reste encore une…

Notez aussi qu’on peut prendre la parole pour dire qu’on la reprend, comme font certains des amis du candidat « sans parole », … reprendre sa parole  parce qu’on l’avait donnée ! Et pourquoi la reprend-on ? On la reprend parce que celui qui l’avait donnée n’a pas su la tenir, et donc, elle s’est envolée…
On la reprend mais bien vite, on va la redonner et comme on est dans les affaires, au passage on va renégocier quelques strapontins supplémentaires…

A l’extrême droite  on est déjà au-delà de la parole,  on est déjà dans le mensonge et on transforme la réalité à sa guise avec des mots appropriés. Des mots pour faire peur. Des mots bruns qui distillent la haine et la peste dans les esprits. Des mots que l’on renverse pour prétendre être ce que l’on n’est pas et des mots pour cacher ce que l’on est.

A gauche aussi, les « sans parole » quittent le navire, nombreux sont ceux qui n’ont plus de parole ! Le cynisme leur  tient lieu de politique, ils ont perdu leur Belle Alliance mais ils vont faire  perdre tous ceux qui l’ont gagnée, au mépris total de ceux qui ont cru dans leur parole au point de leur apporter leur voix..  Ils s’affichaient soutien, deviennent souteneur !  Qui racole qui ? Mais attention, une absence de parole en recherche de voix, n’est qu’une trahison que les mots encore une fois vont chercher à masquer. A n’en pas douter, ils vont aussi jouer sur la peur et l’intérêt supérieur du pays qu’ils confondent avec leur intérêt propre.

Les mots ne sont pas toujours faits pour les jeux et en tout cas ceux-là n’amusent guère. Ils ne sont pas toujours faits pour masquer la pensée comme disait Talleyrand, ils ne sont pas toujours faits pour justifier la trahison de la parole, car,  lorsque la  parole n’a plus aucune valeur, elle distille un soupçon permanent qui détruit la confiance, la confiance en la parole politique  sans laquelle la Démocratie et la République sont en danger.

Le Quaireux

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