« Pour deux euros, tu peux t’payer Sarko… »

Le bruit court qu’un certain nombre d’électeurs de gauche, environ 10% selon les sondages seraient prêts à voter à droite pour la primaire du même nom. 10% quand même ! Mais comme on ne sait pas combien il existe d’électeurs de gauche inscrits sur les listes électorales… il est difficile de mesurer l’impact sur la primaire de la droite. 10% de pas grand-chose, ça fait 10% de presque rien !

S’il affirme une grande tranquillité sur l’effet produit par le tintamarre des casseroles qu’il traîne à sa suite, Sarkozy  semble s’inquiéter fortement des électeurs de gauche qui viendraient lui tailler des croupières lors de la primaire de droite Cette obsession est telle que chaque fois qu’il ferme les yeux il entend un refrain lancinant et têtu : « Pour deux euros, tu peux t’payer Sarko ! C’est tentant non ! Pas cher dis ! » .
« Je ne suis pas candidat à la primaire de la droite, du centre et de la gauche », a lancé Nicolas Sarkozy lors du meeting de Reichstett en accusant les électeurs de gauche qui se déplaceraient pour Juppé de « parjure » ! Quand on s’appelle Sarkozy, Il faut encore une fois être bien inquiet pour faire appel au respect des valeurs morales ! Il faut bien qu’un refrain obsédant lui remonte à la tête jusqu’ à la nausée : « Pour deux euros, tu peux t’payer Sarko ! C’est tentant non ! Pas cher dis ! » .
Pour ceux qui feront le déplacement, il vaudrait mieux, avant d’aller voter, savoir ce que l’on va parjurer :

« Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France » voilà le sésame à jurer la main sur le cœur  pour entrer dans l’isoloir en entonnant une Marseillaise identitaire, parce que c’est la seule capable de rassurer un instant en faisant taire ce refrain qui tourne sans arrêt dans la tête : « Pour deux euros tu peux t’payer Sarko ! C’est tentant non ! Pas cher dis ! »

Alors ainsi, il y aurait des valeurs de la République de la droite et du centre ! Terrible je croyais que la République, même la cinquième du nom,  était toujours une et indivisible et qu’elle appartenait à tous les français.
Erreur politique sans aucun doute : la République appartient aujourd’hui à « Les Républicains » puisqu’ils en ont déjà pris le nom… Les Républicains avec un R majuscule sont les bienvenus dans l’isoloir, avec ceux là il n’y a aucun risque !… quant aux républicains avec un r minuscule il faut impérativement déterminer s’ils ont le droit de mélanger leurs bulletins avec ceux des R majuscule.
Un simple interrogatoire devrait suffire.

Première question : la présence familiale sur le sol français remonte-t-elle avant Charles Martel, cela équivaut sans  aucun doute à une certification de « bon français » ou de « vrai gaulois » indispensable pour lutter contre l’islamisation galopante ? Notez bien qu’il est désormais trop tard pour tenter un regroupement familial et qu’il faudra surveiller attentivement les mariages blancs.

Deuxième question : le républicain petit r en question a-t-il vu le jour sur le territoire national ou bien est-il né au-delà des frontières,  on ne prendra pas en considération les réponses venues l’Alsace-Loraine entre 1870 et 1918.

Si la réponse à ces deux questions ne réussit pas à faire taire ce petit refrain toujours lancinant qui trotte dans la tête : « Pour deux euros tu peux t’payer Sarko ! C’est tentant non ! Pas cher dis ! », on pourra toujours faire appel à l’analyse d’ADN, technique envisagée par Robert Ménard à Beziers pour identifier les propriétaires de chiens. Il faut cependant être conscient que cette méthode comporte plusieurs inconvénients majeurs.

Elle suppose que l’ADN du républicain r minuscule soit différent de celui du républicain R majuscule, ce qui n’est pas totalement établi et pourrait donner matière à une contestation du scrutin.
Son prix élevé risquerait de faire exploser les comptes de campagne.

Et surtout, elle élimine, la possibilité de marcher dans une crotte de chien, ce qui à condition de choisir le bon pied revêt encore un caractère de porte bonheur, le seul qui puisse, définitivement,  faire taire cette petite musique lancinante : « Pour deux euros tu peux t’payer Sarko ! C’est tentant non ! Pas cher dis ! »

Le Quaireux le 10 octobre 2016

Une réflexion sur « « Pour deux euros, tu peux t’payer Sarko… » »

  1. Bonjour,
    Au détour de pérégrinations sur la toile (ça se dit plus ça , non?), je découvre « l’humeur du lundi ». je dois dire que je m’y retrouve assez bien, c’est une chronique qui pourrait s’apparenter à celle qu’on entend sur France inter.
    Mais je me demandais aussi: sommes nous si nombreux à nous auto-satisfaire avec ces belles pensées ? Je côtoie au quotidien une réalité qui me semble bien différente.Le désenchantement est grand. Notre futur proche nous amènera à faire un choix électoral. Ce choix aujourd’hui me semble vain. Je le déplore grandement mais je me rends à l’évidence. Choisir un président de cette république, revient à faire un non-choix. Je m’explique: Les médias nous rebattent les oreilles: « ce sera Juppé ! »On a tous fini par s’y résigner.
    Les idées nauséabondes font florès, elles nous font peur, et c’est légitime. A y bien réfléchir, on peut se demander jusqu’où sommes nous prêts à les laisser prospérer. Notre grande tolérance à des limites non ?
    Amicalement.

Laisser un commentaire