Exonérons ! Exonérons !

Exonérons ! Exonérons ! C’est, la solution commune que les gouvernements successifs ont su mettre en place depuis plus de trente ans.  Et la mythique courbe du chômage n’a toujours pas commencé à s’inverser…

Regardons-y d’un peu plus près.

Exonérer pour favoriser l’emploi à temps partiel, exonérer pour l’embauche de jeunes, exonérer pour l’embauche de seniors, exonérer les contrats aidés, exonérer  des cotisations sur les heures supplémentaires, exonérer pour des catégories professionnelles particulières , exonérer les bas salaires. Autre formule le Crédit Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE)… et les Pactes de toutes sortes…

Déjà le Figaro, que l’on ne peut taxer de journal révolutionnaire, écrivait dans son édition du 9 novembre 2011 parlant des exonérations de l’année 2010 : « Pas un record, mais presque. Le montant des exonérations de charges sociales a atteint, en 2010, la somme rondelette de 30 milliards d’euros. Soit une progression de 55% en neuf ans. »

En  2013 selon le site internet gouvernemental « vie publique.fr » les exonérations atteignent la somme de 33,1 milliards d’euros. Selon le même site, la baisse de cotisation  est de 18% pour les salaires compris entre 1 et 1,6 SMIC, et de 19,5% pour les entreprises de moins de 20 salariés.

Au premier janvier 2015, selon les comptes de la Sécurité Sociale, les allègements de cotisations sociales sont de 23,88% pour les salaires  inférieurs à 1,6 SMIC.

Et la courbe ? Elle ne frémit toujours  pas….  Elle n’a toujours pas commencé son inflexion salutaire.  Il faut donc continuer à exonérer, ça fait au moins plaisir aux employeurs bénéficiaires, clientélisme oblige,  même si l’efficacité n’est absolument pas au rendez-vous.

Exonérer ne suffit donc pas !

Qu’à cela ne tienne sus au droit du travail qui est en fait l’obstacle majeur à l’inversion de la courbe !… Et attention, si vous n’êtes pas d’accord, vous allez être ringardisés  et traités d’archaïques, par les tenants de la pseudo modernité libérale qui veulent que, pour créer de l’emploi, il faut pouvoir licencier et travailler plus longtemps !

Alors, allons-y, détricotons ! Détricotons ! C’est le mot d’ordre gouvernemental ! Un point à l’envers, encore un point à l’envers ! Et toujours un point à l’envers !

Détricotons ! Détricotons ! Au bout du bout, à la prochaine élection, on va se retrouver à poil ! Et seuls de savants calculs ésotériques et abscons tenteront de prouver à l’opinion que la courbe a frémi !

Je ne voudrais cependant pas vous laisser croire que l’humeur du lundi est toujours de celles que l’on dit renfrognées, ronchons, besogneuses, tristes comme une matinée sans soleil ou un jour sans pain, ou bien encore  déprimées …comme  « un ciel si bas qu’un canal s’est noyé »  comme disait Brel… Non, il arrive parfois que l’humeur du lundi soit joyeuse, légère, épanouie, ragaillardie…

Ce lundi par exemple, même si la courbe n’a pas frémi, je goûte comme un immense plaisir le nombre de signataires de la pétition contre le projet de loi sur le travail. Plus d’un million de signataires en 15 jours…  Mon plaisir est d’autant plus grand si je regarde en parallèle les 10 000 signatures recueillies par la pétition de soutien à la loi. Même avec des personnalités  comme Gattaz président du MEDEF et Parisot ancienne présidente ça ne fait pas le poids…

Avouez que par ces temps de disette, il y a de quoi être satisfait  que plus d’un million de personnes se lèvent pour résister à la mise en pièces du droit du travail.

Le Quaireux  le 7 mars 2016

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